Hard Revolution by George P. Pelecanos

Hard Revolution by George P. Pelecanos

Auteur:George P. Pelecanos [Pelecanos, George P.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: BIB Policier
Éditeur: Éd. Seuil
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


18

Après le travail, Dominic Martini alla faire un tour dans Georgia Avenue, du côté des numéros 2000. Il entra dans le John’s Lunch et s’assit sur un tabouret devant le bar en forme de L. Il commanda un steak fariné et braisé et fuma une cigarette pendant que le vieux Deoudes préparait le repas. Il n’y avait pas de cuisine au fond, ce qui signifiait qu’on pouvait manger en toute confiance. C’était une des rares choses utiles que son père lui avait apprises : « Mange là où la cuisine est devant. Comme ça, tu sais que c’est propre. »

La femme de John Deoudes, qui se prénommait Evthokia mais que les clients appelaient Marna, se trouvait derrière le comptoir. Logan, le plus jeune de leurs fils, revenu de la marine en 1965, s’occupait du gril. Les tabourets et les box étaient occupés par des vieux du quartier et d’autres personnes des environs qui venaient de terminer leur journée de travail. Martini vit un des bouchers de chez Katz, le magasin kasher d’en face, sortir deux steaks de sa veste pour les glisser à Marna. Elle en mit un au frigo pour sa famille et donna l’autre à Logan afin qu’il le prépare pour le boucher. Martini s’aperçut qu’il connaissait pratiquement tout le monde par son nom. L’endroit n’avait pas changé depuis son enfance.

Il se restaura, but un café et fuma encore une cigarette. Logan Deoudes, un homme trapu et musclé, vint lui dire bonjour.

— Quoi de neuf, Dom ?

— Pas grand-chose. T’as toujours ton chien ?

— Greco ? Il est toujours en vie.

— Il est sympa, ce clebs.

Deoudes le regarda.

— Ça va ?

Martini paya, laissa un peu de monnaie sur le comptoir et s’en alla. Il descendit Georgia Avenue vers le sud. Il l’adorait, sa Nova, mais en général il allait à pied de chez sa mère à l’arrêt de bus, et idem dans le sens inverse. Il n’était jamais pressé de rentrer chez lui.

De l’autre côté de la rue, il y avait un petit attroupement autour des guichets du Sheridan. Quand ils étaient encore tout jeunes, son frère Angelo et lui escaladaient une échelle de secours pour monter sur le toit et se glisser par une fenêtre donnant dans un couloir à côté de la cabine de projection. S’ils ne se faisaient pas tout de suite piquer par le gérant, un certain Renaldi, ils allaient se planquer dans les toilettes jusqu’au début de la séance, après quoi ils profitaient de l’obscurité pour aller s’asseoir. Le cinéma était le point névralgique du quartier, une salle géniale et un bon coin pour draguer les filles. Maintenant, on y passait le mercredi soir des westerns de deuxième catégorie, des films Universal de série B et des productions grecques.

Ce soir-là, on donnait un film avec George Peppard, Violence à Jéricho, et aussi Dean Martin. Tout le monde savait, chez les Américains d’origine italienne, que Dean Martin s’appelait en réalité Martini. Angie lui demandait : « Eh, Dom, tu crois qu’on est de la



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